Un nuage avance, s'allonge, craque, se déchire.
La pluie tombe et rend le monde heureux et excité. Lorsque la terre est bien
humide, les outils sont mis au travail : on trace dans les champs tous les
sillons de plantation. Bientôt, une jeune pousse pointe son nez et s'étire vers
le ciel.
Dans la campagne, un îlot de verdure attire les
animaux. Chacun à son rythme s'avance vers les arbres - la vache placide s'avance
nonchalamment, la chèvre bondit. Elles se répondent de loin. Goulûment, la
vache et la chèvre mangent des feuilles, puis elles se reposent, couchées sur
le flanc.
Une oie prend plaisir à remonter la berge de la
rivière. Elle trempe son bec dans l'eau pour boire et pêcher des insectes et
des petites herbes. Tout d'un coup, cri de surprise et de joie ! L'oie aperçoit
un énorme panier rempli de grains ! Elle se précipite, se régale, puis revient
à la rivière pour se désaltérer.
Un cheval très élégant prend son bain dans le lac
à une place (musique de fond : Pierre et le Loup). Un canard s'approche, et
revendique son droit à profiter également de l'eau. Le cheval le considère un
peu de haut, secoue sa crinière et lui laisse le lac. Le canard se met à
barboter (musique de fond : Besame mucho). Les bords du lac se mettent à
bouger. Le canard s'enfuit sans demander son reste. Un énorme serpent apparaît
(musique de fond : la Traviata).
La terre tourne encore, mais perd l'équilibre.
Elle se rattrape de justesse, puis vacille et tombe sur le flanc. Que peut-on
encore espérer ? Quelque chose peut-il encore naître sur cette terre ?
Regardons bien, guettons le moindre signe de vie , rapprochons-nous... Une
petite herbe verte, frêle brin de rien du tout, têtu, a poussé malgré tout.